Léopold Egon racontait que dès le début de l’année 1949, quelques spéléologues namurois se sont intéressés à la percée karstique située dans les campagnes de Sclayn et Bonneville, et particulièrement au chantoir de Chaudin, situé à l’amont de ce petit système hydrogéologique, à 1400 mètres de la Meuse à vol d’oiseau.
Ils y effectuèrent une reconnaissance qui deviendra rapidement une véritable campagne de recherches dans le fond des Vaux situé un peu en aval.
Quelques grottes, la galerie de l’Ours, la grotte Saint-Paul, la grotte Sous-Saint-Paul, sont découvertes dans ce vallon entre 1950 et 1956 avec, dans chacune d’elles, d’importants gisements paléontologiques consécutifs à des fouilles minutieuses.
Des recherches bibliographiques ont aussi révélé que les Chercheurs de la Wallonie ont exploré le gouffre de Sclayn en 1909 et connaissaient déjà alors le chantoir de Chaudin. De plus, ils situaient la résurgence des ruisseaux de Chaudin et de Bonneville dans la vallée de la Meuse, à ”Marche-en-Prés”.
Les Namurois cherchèrent longtemps le gouffre de Sclayn, renseigné comme intéressant et prometteur, plus profond que l’abîme de Comblain… Les séances de prospection ramenaient toujours à une maison isolée, aux environs immédiats de laquelle devait pratiquement se situer le gouffre.
Après avoir discuté avec les occupants de la maison, ils comprirent que le gouffre avait disparu, que des camions de pierres avaient été déversés dans l’orifice et que la maison avait été construite à cet endroit.
Dès lors, il restait la recherche et l’exploration de la résurgence…
André Tillieux, Jean Delmelle et Amand Goguillon ont principalement participé à ces recherches et aux premières explorations qui ont suivi dès 1956.
On accédait à la cavité par une bouche d’égout collectant les eaux du bas côté de la grand-route Namur-Liège qui enjambe une conduite artificielle dans laquelle se déversent les eaux de la résurgence.
Les premiers explorateurs s’avancèrent jusqu’à une cascatelle d’un mètre de haut environ qui marquait le début de la galerie naturelle. Puis, après un coude, ils furent arrêtés par un siphon étroit et peu engageant.
La S.S.N. consacra cette année-là plusieurs journées à la résurgence de Marchempré.
Certains spéléos – qui devaient par la suite s’avérer d’intrépides plongeurs – tentèrent de franchir en plongée libre ce premier siphon. Ils purent ainsi se rendre compte de ce que la voûte mouillante n’était pas très longue et serait aisément supprimée au moyen d’explosifs.
Le jour même, ils franchirent encore le second siphon du système et progressèrent dans la cavité jusqu’à une longue voûte mouillante. Après cela, des travaux de désobstruction persuasive furent entrepris pour éliminer les siphons d’entrée.
Au-delà de la voûte mouillante, l’explo s’arrêta face à un nouveau siphon que Lucienne Golenvaux tenta de forcer en 1961. A l’époque, c’était le siphon 4, mais il est devenu le 2e siphon puisque deux des autres ont disparu.
En 1971, une équipe dans laquelle on trouvait Etienne Lemaire, Yvon Wéry et Bernard Van Rompay avancera d’environ 70 mètres dans ce siphon. Dans les années ’80, Jean-Marc Mattlet y a aussi effectué une incursion.
En 1996, la S.S.N. est de retour sur le site. L’accès au réseau souterrain a un peu changé. Dans la Meuse, on remonte par une buse située au niveau de l’eau du fleuve.
Après quelques péripéties, Dédé Dawagne franchit le siphon terminal le 1er mai 1997.
Il est long de 50 m. Chaque franchissement constitue une rude épreuve. Au-delà, Dédé retrouva la galerie exondée et franchit encore un autre siphon (S5), puis une voûte mouillante et il arrêta son explo… face à un nouveau siphon (S6)!
Depuis 1998, on n’y plonge plus et seuls deux plongeurs, André-Marie Dawagne et Eric Dufaux, ont franchi le S4.
Coordonnées Lambert : X = 195.910 Y = 130.007 Z = 80 m.
Développement : 527 mètres (avec réseau post-siphon).