Le chantoir de Normont à Arbre

Au tout début de mai 1978, une expérience de traçage des eaux a été effectuée par la SSN au chantoir de Normont. Une coloration avait déjà été réalisée là au début du XXe siècle par le père de la spéléologie, mais la seule information laissée par Martel fut que le colorant est ressorti à la Vilaine Source.

C’est dans le cadre des recherches sur cette Vilaine Source où 1 km de galeries a été découvert en 1976 que nous nous sommes intéressés au chantoir de Normont.
Pour la majorité d’entre nous, ce déversement de colorant constituait le premier réel contact avec ce chantoir actif et impénétrable. A le regarder disparaître sous la terre, l’idée nous est venue d’y aller voir aussi…

Ainsi, le dimanche 18 juin, une équipe de désobeurs se rend au chantoir de Normont.
Il est rapidement pénétrable sur une quinzaine de mètres. Puis une étroiture verticale est forcée et l’un d’entre eux progresse jusqu’à un méandre prometteur, mais extrêmement étroit situé à une cinquantaine de mètres de l’entrée.
Une péripétie qui aurait pu être dramatique agrémente cette sortie : lors d’un mouvement dans un étroit passage, un bloc ripe lentement et obstrue le chemin vers la sortie.
L’arrivée inopinée d’un renfort venant de la surface permet de sortir l’équipe de cette situation fâcheuse.

Dans les semaines qui vont suivre le méandre est franchi, 150 mètres de galeries régulièrement encombrées d’éboulis complexes et instables sont explorés, des salles supérieures sont trouvées, une première topo est levée. Cependant, le méandre constitue un obstacle réellement sélectif qui rend la progression extrêmement pénible. Pour cette raison, les incursions dans la cavité deviennent rapidement sporadiques.

Ainsi, pendant plus de 20 ans, toutes les reprises d’explorations avortent assez rapidement.

En 2002, la décision est prise de partir sur de nouvelles bases plus en phase avec l’âge des décideurs et des derniers rescapés des explos de 1978 : commencer par stabiliser les éboulis, élargir les étroitures, faire sauter le verrou que constitue le méandre, puis reprendre les désobs au fond et refaire une topo complète.
Fin 2003, après quelques expériences intéressantes d’obstruction/désobstruction, des centaines de cartouchages parfois précis, parfois hasardeux, la descente de nombreux seaux de béton frais, l’élargissement en pleine roche d’un passage au-dessus du méandre, un itinéraire jusqu’au terminus de 1978, est mis à gabarit. Il peut être atteint en n’ayant plus à franchir que des obstacles « normaux ».
Puis, c’est la récompense… Le terminus au-delà de l’Etroiture Carrée est dépassé en 2004. La galerie de la Grenouille puis le réseau du Prince Charmant sont découverts en 2005 et la jonction avec la salle Lucien est réalisée. La galerie Marguerite est atteinte en 2007. Tout cela moyennant désob… qui continue encore et toujours!
Parallèlement la topo avance. Une synthèse – provisoire! – est bouclée en 2011. Développement : 553 m. Profondeur : -52 m.

NormontPlan2011z

NormontCoupe2011z