La résurgence de Fontaine l’Evêque (Var, Fr.)

 

La source de Sorps ou Fontaine l’Evêque alimentait le Verdon de ses 4 à 13 m3 d’eau qui bondissaient comme un torrent déchaîné d’une falaise grise. Elle était une des plus célèbres résurgences de France située à Salles-sur-Verdon, village aujourd’hui englouti.
En 1905, Martel entreprit des études sur cette résurgence.
En 1928, Robert de Joly réussit à pénétrer dans l’orifice jusqu’au début du siphon.
En 1953, Cousteau essaya en vain de forcer le siphon qu’il déclara infranchissable.
En 1973/74, la résurgence et toute la vallée ont été noyées sous les eaux (environ 60 mètres au niveau de la résurgence) de la retenue du barrage de Sainte Croix.

La rivière souterraine qui l’alimente draine le plateau de Canjuers jusqu’à une distance de 40 kilomètres à vol d’oiseau. Le Grand Plan de Canjuers situé sur ce parcours est parsemé de très nombreux et profonds avens.
Avant 1966, plusieurs clubs spéléos français et belges se sont acharnés à prospecter et explorer ces avens.

Au début d’août 1966, Jean-Marie Lefebvre et Bob Destreille sont face à la résurgence qui débite 8 m3 par seconde. A cause de la violence du courant, ils sont obligés de progresser en paroi sur 25 mètres pour atteindre le siphon proprement dit. Ils plongent dans une eau extrêmement limpide, mais, plaqués contre la paroi, ils avancent difficilement à cause du courant. Au bout de 110 mètres de progression lente et pénible, ils semblent entrevoir la sortie du siphon sous ce qui ne peut être qu’une cascade. Mais la violence du courant et les remous empêchent d’encore avancer. Ils lâchent tout et font en une minute le chemin qu’ils ont mis plus de 20 minutes à parcourir à l’aller.

Du 11 au 16 août 1967, les deux plongeurs sont de nouveau sur place avec, cette fois, l’EDF et la COMEX en appui. Plusieurs plongées sont effectuées.
D’un côté (dans la branche explorée en 1966 ?), la remontée s’avère impossible à cause d’un gros dépôt d’argile qui obstrue le passage. Des essais de désobstruction à la suceuse sont tentés sans résultat.
Une autre branche du siphon donne sur un puits qui les conduit à -32 mètres. Un courant violent parcourt toute cette partie active du siphon et rend la progression très lente bien que le débit de la rivière soit, cette fois, minimal. Une vaste branche morte, sans doute sans issue est aussi repérée. A bout d’autonomie, ils font demi-tour alors que la galerie continue plein Est avec 15 mètres de visibilité…

En octobre 1967 des plongeurs français du GEPS de Marseille ont dépassé le terminus atteint en août, descendu un second puits les menant à – 44 mètres et progressé encore d’une quarantaine de mètres dans la galerie. Arrêt sur rien…

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