Le trou des Charrues et la carrière souterraine des Grands Malades à Beez

A la limite est de la ville et à proximité de la Meuse, le trou des Charrues constitue avec la carrière souterraine des Grands Malades dans laquelle il débouche, un phénomène souterrain assez incroyable de par ses dimensions et en tout cas inattendu sous le sol de Namur.
L’exploitation de la carrière souterraine d’où on tirait un beau calcaire sombre, appelé communément marbre noir de Namur, remonte au Moyen Age. Des pierres provenant de l’endroit auraient servi à la construction de plusieurs monuments médiévaux de Namur.
Le nom de « Grands Malades » que l’endroit a conservé, s’explique par la présence à la même époque d’une léproserie.

Lors de la construction de la nouvelle écluse et du remblaiement que la construction du nouveau pont a nécessité, la dernière entrée artificielle inférieure, la principale à l’époque de l’exploitation, a été obstruée.
Il ne restait plus alors que la grande cheminée d’aération dissimulée dans les bois dont l’accès n’est pas aisé… (aujourd’hui privé et muré) et le trou des Charrues, car les spéléologues namurois étaient passés par là !

En effet, au début de l’année 1960, deux spéléologues de la S.S.N., Jean-Michel François et Amand Goguillon dégagent une étroite entrée cachée entre des broussailles, à mi-hauteur de la paroi nord de l’ancienne carrière des Grands Malades. Rapidement, par une sorte de boite aux lettres, ils arrivent dans une petite salle. Au point bas de celle-ci, ils élargissent au marteau et au burin, une étroiture qui donne accès à une galerie encombrée de gros blocs.
Par là, ils débouchent dans une salle avec, au centre, un entonnoir de 6 ou 7 mètres de diamètre, aux parois terreuses. Au fond, une petite dizaine de mètres plus bas, il y a un petit trou… et un léger courant d’air !
Rapidement, ils dégagent la terre, descendent encore de quelques mètres et se retrouvent à nouveau devant un petit passage à élargir. Au-delà, le courant d’air part entre deux gros blocs…
Ils reviennent sur place avec Marcel Collignon et le 20 juin 1960, ils débouchent dans un grand vide qui est tout simplement une salle de la carrière souterraine !

Profondeur de la grotte : – 44 mètres, de l’ensemble : – 64 mètres.
Développement topographié de la carrière : 1691 mètres.
Coordonnées Lambert : X = 187.750, Y = 128.870, Z = 130 m.

CharruesGrands Malades1983

CharruesPlan1983     CharruesCoupe1983